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Les années PEMF (Publications de l’Ecole moderne française)





















Les habits du Père Noël


C’est bientôt Noêl. Dans la grande maison décorée de guirlandes et de boules, Jilou est assis tout contre son grand-père. Tous ses amis sont là.

Dans la cheminée, les flammes dansent. La voix du grand-père s’élève dans le silence :

«  Je vais vous raconter une histoire qui est vraiment arrivée au Père Noël.

Un jour où il dormait profondément, enfoui dans son nuage blanc, sa hotte de jouets tout près de lui, il fut réveillé brutalement par son chat Longues-Pattes et son oiseau Pilipili.

L’oiseau Pilipili le piquait du bout de son bec et le chat Longues-Pattes lui sautait sur le ventre. Le Père Noël – qui était en pyjama – se réveilla et s’écria :































Jilou Revue mensuelle pour les plus jeunes (à partir de 3 ans)

Cette revue qui a paru de septembre 1996 à septembre 1999 comportait 4 rubriques : Dire – Faire – Voir – Découvrir. Responsable de la Rédaction, j’animais une équipe d’enseignants des Alpes-Maritimes qui formaient le Comité de Rédaction. La belle aventure de la revue Jilou s’est terminée durant l’année scolaire 99/2000 avec l’arrivée des Editions Mango jeunesse à la direction des PEMF.

J’ai fourni la plupart des histoires de la rubrique Dire. Voici celle de décembre 1997 pour exemple. Elle était illustrée par Marie Quentrec.










Pilipili l’oiseau et le chat Longues-Pattes coururent vers l’étendage. Ils y trouvèrent des habits trempés.
- Ooooooo ! se lamenta le Père Noël. Comment vais-je faire ? Les petits enfants m’attendent tout en bas. Je ne vais tout de même pas y aller en pyjama !

Alors Pilipili l’oiseau et le chat Longues-Pattes appelèrent Monsieur le Vent :

























Quand il les entendit, Monsieur le Vent arriva à toute vitesse du bout du ciel. Il se mit à souffler si fort que tous les nuages dansèrent une folle sarabande. Celui du Père Noël tournait et virait sur lui-même comme un bateau dans la tempête. L’oiseau Pilipili, le chat Longues-Pattes et le Père Noël couraient dans tous les sens pour attraper les jouets qui s’envolaient.







Quand ils commencèrent à distribuer leurs paquets, les petits enfants dormaient tranquillement. Ils ne se doutaient pas que cette nuit-là le Père Noël avait failli venir en pyjama.



Ouf ! L’ouragan ne dura pas longtemps. En quelques instants, la houppelande rouge, les bottes et le bonnet furent secs.

Le soir tombait. Ils avaient pris du retard. Pour faire vite, l’oiseau Pilipili, le chat Longues-Pattes et le Père Noël sautèrent sur un rayon de lune qui passait par là. Ils s’en servirent comme d’un toboggan pour arriver sur la Terre.







Revue Grand J à partir de 7 ans

Chaque revue documentaire Grand J, destinée aux enfants à partir de 7 ans, contenait un conte sur le thème de la partie documentaire. Voici ceux auxquels j’ai participé :

La mer avec l’histoire : « Morgan et ses amis de la mer » (édité)

Le miel avec «  Laurent et la colère des abeilles » (édité)

La coccinelle avec « Un bijou de coccinelle » (édité)

Le port avec « Jérémath » (resté à l’état de projet)

Tous ces numéros sont épuisés.

Collection « Côté pile/Côté face »

Cette collection présentait, sous forme d’album, certains titres de la revue brochée Grand J épuisés. Pourquoi ce nom ? Parce que Côté pile on découvrait la partie documentaire et il fallait retourner l’album à l’envers Côté face pour lire le conte sur le même thème.

Un titre publié dans cette collection : Le carnaval de Julie (1999) auquel j'ai participé

Illustrations de Odile Alliot



















































































































































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L’histoire 

Mardi-Gras approche. Les enfants ne pensent plus qu’à ça. Gilles veut se déguiser en Pierrot, Anita en fée Mélusine, Ludovic en robot, Aziza en danseuse, Tong en souris.

D’autres sevoient en tortues Ninja, en shérifs ou en chats. Tous avaient fait leur choix. Tous ? Non ! Pas vraiment ! Reste Julie qui n’a encore rien dit. Julie habite au bord de la rivière. Sa passion c’est la lumière. Elle aime cligner des yeux en regardant les scintillements du soleil sur l’eau. La nuit, elle joue à cache-cache avec la lune dans les bois. Le soir, quand le soleil se couche, elle capture ses reflets sur son lit en se servant de la vitre de la fenêtre. A l’école, Julie montre aux enfants comment capturer la lumière à l’aide d’un miroir. Elle leur raconte des histoires de rayons de lune et joue à un jeu qu’ils aiment beaucoup. Ils sont des flammes, elle est le pompier qui court après les flammes pour les éteindre. Julie veut-elle se déguiser en pompier ? Non ! Elle a un projet qui doit rester secret. La veille de carnaval, elle attend la fin du jour et sort à l’heure où le soleil se couche. Elle grimpe rapidement la colline en cachant un objet sous son large pull. Elle arrive au sommet au moment où le soleil illumine le ciel de ses plus belles couleurs. Julie saisit alors de grands ciseaux qu’elle cachait sous son pull et découpe vite, très vite, avant que les couleurs ne disparaissent, de larges morceaux de ciel coloré : un grand carré rouge sang, une longue bande jaune d’or, un immense triangle violine et quelques morceaux de franges irisées d’argent. Elle roule en boule ces fragments de lumière et les cache sous son pull. Au moment où elle s’apprête à redescendre, elle se fige sur place. Derrière elle, une voix coquine lui crie :

« Julie ! Julie ! Ne t’échappe pas aussi vite ! Sais-tu que tu as pris sans autorisation un grand pan des habits du soleil que je suis chargé de surveiller ?

Julie se retourne et voit un nuage en forme de lutin.

« Oh ! Monsieur le Nua… Pardon ! Monsieur le Lutin… m’autorisez-vous à en faire une robe de bal ?

- Hum ! D’accord, je t’en donne l’autorisation, mais souviens-toi : tu n’as que vingt-quatre heures devant toi. Demain, à l’heure où le soleil se couchera, ta robe perdra tous ses éclats et deviendra noire comme la nuit.

Rentrée chez elle, Julie se met au travail. « Cric ! Crac ! » les grands ciseaux découpent les pans de ciel. Sa robe terminée, Julie se regarde dans le miroir. Elle est devenue une fée ou une princesse de rêve. Elle court au bal de carnaval. Le pompier dans avec la fée mélusine, le shérif avec les trois souris. Les tortues Ninja se tortillent. Au moment où Julie passe la porte, les enfants s’immobilisent. La robe, à la fois invisible et multicolore, éclaire les corps et les visages comme le ferait un arc-en-ciel. Quand la danse reprend, chacun essaie d’attraper la lumière. Soudain, alors que le soleil se couche, la robe s’éteint et devient noire comme la nuit. Julie avait oublié l’avertissement du lutin. Assise par terre, elle pleure doucement. Les enfants se regardent perplexes. Que faire ? Alors la fée Mélusine décroche l’étoile qui brille au sommet de sa baguette et l’accroche à la robe noire de Julie. Pierrot fait de même avec les lunes scintillantes de son habit. Les robots offrent leurs lumières clignotantes, les chats et les souris leurs boutons dorés. Le shérif décroche son étoile, les danseuses leurs paillettes. Bientôt la robe noire comme la nuit se met à briller de mille feux. Les enfants forment une grande ronde autour de Julie. La fillette se relève, éblouie par tant d’amitié.

Dans le ciel, un drôle de petit nuage en forme de lutin à barbe blanche sourit et fait un clin d’œil à Julie.